Lors de la bulle #11, B. Paule nous appelait à nous « réapproprier la lumière naturelle dans le projet”, nous engageait à reprendre le contrôle de l’image. Pour nous aider à cela, nous vous proposons de nous pencher aujourd’hui sur la couleur. Cette dernière compose l’image et agit sur notre appréhension, notre compréhension de celle-ci. Si souvent ignorée, elle est pourtant omniprésente, influençant notre environnement et notre perception de celui-ci. Pour reprendre les mots de Michel Pastoureau, grand spécialiste du sujet, « ce n’est pas par hasard si nous voyons rouge, rions jaune, devenons blanc comme un linge, verts de peur ou bleus de colère ».
La couleur est un élément indispensable de la palette du concepteur d’un projet architectural et c’est avec cette conviction que nous vous proposons cette nouvelle bulle, la 15e, avec Sylvianne Cellier. Coloriste et décoratrice d’intérieur, elle interroge pour nous le rôle de la couleur dans les projets architecturaux, et vient nous rappeler sa place centrale de l’émotion à la conception.
Au fil de sa présentation, Sylvianne Cellier nous donne d’abord les clés de compréhension des interactions de notre environnement avec les couleurs, puis évoque la thématique des couleurs dans nos espaces de travail comme outil d’amélioration de notre bien-être.
22 novembre 2021
Merci à Sylvianne Cellier pour nous avoir partagé son expertise avec passion et conviction au sujet de l’importance des couleurs sur laquelle nous ne pourrons plus faire chou blanc sans rougir.
Merci également aux participants pour leur attention et leur participation active à cette Bulle.
Finissons avec une citation de Michel Pastoureau avec lequel nous avions commencé : « Regardons les couleurs en connaisseur, mais sachons aussi les vivre avec spontanéité et une certaine innocence ».
* Que peut-on imaginer lorsque l’on est face à une divergence entre notre vision et celle du client en termes d’outil de dialogue ?
Lorsqu’il faut que l’on soit juste et qu’il faut que l’on parte sur de bonnes bases, il faut sortir le nuancier. Il faut aussi penser en grand et avoir une démarche d’accompagnement quand on sait qu’il y aura une différence de rendu entre le nuancier et le rendu en grand.
* à quel moment du projet se gère le projet couleur ?
Souvent c’est au moment où l’on commence à peindre, enfin pour l’intérieur. Pour l’extérieur, la question peut se poser avec d’autres problématiques (usages, patrimoine, etc.). Si on a pas une réflexion au moment de la conception et que l’on ne pose pas la couleur comme élément constitutif du projet, on a peu de chances d’avoir une cohérence à ce sujet et surtout de l’efficacité.
* Comment gérer le décalage perception après chantier ?
Plus on a un projet engagé, plus il faut s’attendre à des critiques. Il faut l’accepter et s’y préparer. Avec de la pédagogie on peut aussi faire comprendre la démarche.
* La couleur peut-elle servir à modifier les modes de fonctionnement et d’interaction entre les personnes dans une entreprise ?
Effectivement, au travers des couleurs que l’on va choisir, on va favoriser des choses et d’autres. La couleur, les matériaux et les volumes peuvent créer de meilleures conditions de travail, de profiter de l’espace et donc créer une meilleure ambiance qui va forcément se faire ressentir sur l’humeur des personnes qui y travaillent. C’est une approche systémique.
* De par ton expérience, vois-tu une évolution de la demande des professionnels au sujet de la couleur, et aussi en termes de considérations écologiques ?
Il y a une sensibilité importante notamment au niveau des peintures. Une conscience est en train de se développer. Il y a une prise en considération des personnes qui appliquent les couleurs et puis des habitants. On est capable de faire des peintures avec un beau rendu et écologiquement saines et on retourne aussi vers des enduits naturels. On peut faire de l’esthétique en respectant notre environnement et la santé des gens avec un coût raisonnable. Il y a aussi une appétence à la couleur, de plus en plus de gens viennent nous voir pour colorer l’existant. Un des signes est que le papier peint, qui apport de la couleur et des motifs, est remis en avant.
Vous pourrez retrouver les sujets que nous soulevons durant ces Bulles dans le cadre des formations certifiante et labellisées DDQE qui redémarrent :
La formation DDQE est une démarche multi-acteurs, pluridisciplinaire et transversale que nous organisons depuis 2003 dans l’optique d’accompagner la transition des métiers du bâtiment vers une transition écologique, sociale et solidaire, en mâtinant les approches écologiques et sociétales, avec nos intervenants
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