En France, la responsabilité des constructeurs et l’obligation d’assurance, instituées il y a bientôt 50 ans par la loi Spineta, induit une surabondance de normes, qui confortent les assureurs mais ne favorisent pas l’innovation. Pourtant le domaine de la construction, s’il veut répondre à la hauteur des enjeux environnementaux, doit radicalement changer : construire moins et mieux, de façon bioclimatique, réversible et low-tech avec des matériaux de proximité, bio-géo-sourcés ou de remploi. Le vivant, la survie et l’habitabilité de notre biotope sont des intérêts supérieurs au taux de croissance économique et à la rentabilité des compagnies d’assurance. En attendant la nécessaire réforme de la loi Spineta, libérant l’innovation, comment faire évoluer nos pratiques avec des techniques non courantes, donc en principe non assurables ? Parmi elles le réusage qui consiste à trouver un autre usage à une ressource de réemploi, élargissant ainsi son domaine d’emploi.
La bonne connaissance de la règlementation et des normes, pour mieux les dépasser sera un préalable à l’innovation. Ensuite, une analyse des risques rigoureuse et l’obtention d’un agrément seront aptes à sécuriser des techniques non courantes en restant dans le cadre de nos obligations professionnelles. Mais aussi, comment l’imagination et la créativité, qui sont à la base de notre travail de conception, pourront nous permettre de contourner certains obstacles.
Dans des Tiers lieux, des recycleries et des fermes urbaines, dans le public et dans le privé, s’inventent des techniques non courantes, en auto-construction ou avec des entreprises ordinaires… retours d’expérience sur des techniques non courantes et de réusage appelées à devenir ordinaires