L'année dernière, la parution du 22ème rapport du Groupement d‘Experts Intergouvernementaux sur la Qualité des Terres Agricoles (GEIQTA) a fait l'effet d'une bombe.
Face à la crise de la qualité des sols, les principales puissances mondiales se sont contentées pendant la dernière décennie de mesures cosmétiques pour ne pas compromettre leurs perspectives de croissance. La croissance n'a pas répondu à l'appel mais la réduction des terres arables, elle, est passée à la vitesse supérieure. Plus question de laisser-faire, ni d'adaptation au coup par coup, c'est bien la survie de l'humanité qui est en jeu.
Tenue dans la foulée à Brasilia en mars 2030, en présence de tous les États de la planète et des grandes associations, l'Assemblée des Autorités Responsables de Gestion Humaine (AARGH) a établi un plan drastique visant à contenir l'ampleur du phénomène de réduction des terres cultivables d'ici 2050.
L'urbanisation des terres, le processus de désertification, l'impact du réchauffement climatique, l’agriculture intensive, l'érosion ou encore la déforestation expliquent la réduction des terres arables à l’échelle de la Planète.
L’ARRGH souhaite limiter l'agriculture intensive qui appauvrit les sols et freiner les transports de marchandises qui requiert de l'énergie et génère des gaz à effet de serre. L’ARRGH met l'accent sur la relocalisation de l'économie et pointe les villes comme territoires prioritaires à transformer :
D’ici 10 ans, les villes devront atteindre l'autonomie énergétique avec 100% de ressources renouvelables et générer 20% de leur production agricole au sein même de leurs communes (grandes cultures, élevage, maraîchage, arboriculture) ; ceci au-delà des derniers accords sur la limitation de la production de gaz à effet de serre (principalement CO2 et méthane) aux activités biologiques indispensables et au-delà du renforcement de l'économie circulaire (recyclage, réparation, réutilisation des produits).
La France, très impliquée dans les discussions de l'AARGH et fer de lance de l'accord sur la production agricole urbaine, a souscrit un plan particulièrement ambitieux qui remodèle le système agricole français.
Pour amorcer le changement, la ville de Grand Paris fait appel à vous et vous réunit, professionnels de l'aménagement et de l'agriculture, citoyens et associations , pour réaliser une phase de test et proposer des solutions applicables rapidement en matière d'agriculture urbaine.
(Scénario écrit par la Scop les 2 Rives, en association avec Philippe Mouche, écrivain d’anticipation, auteur de "La place aux Autres")