Bernard Paule est architecte de formation, et a eu l’opportunité de travailler sur la thématique de la lumière naturelle tout au long de son parcours professionnel. Après différentes expériences dans le monde académique (ENTPE, Ecole d’Architecture de Gen
Entre le réel, le virtuel, et le vécu, comment mettre en lumière(s) le projet architectural, au-delà de mettre des gens dans des volumes, en réinterrogeant les usages et les points de vue avec empathie ?
Textures, couleurs, matériaux, ambiances… : produire une image qui projette un vécu pour séduire autrement, est-ce là une prise de risques ?
Le monde numérique dans lequel nous vivons aujourd’hui propose aux spectateurs de vivre une expérience des bâtiments avant-même que ceux-ci n’existent. Cette expérience n’est plus seulement géométrique ou descriptive, mais elle est aussi sensorielle.
Elle génère des émotions à travers des images, fixes ou animées, d’objets en 3 dimensions insérés dans un contexte urbain ; des objets dans lesquels on va même faire pénétrer l’observateur.
La lumière qui baigne ces scènes est soigneusement travaillée de façon à capter notre regard.
Cette bulle vous propose quelques clés pour analyser et interpréter ces images.
Cette bulle nous donnera quelques pistes permettant d’améliorer notre capacité d’analyse et d’anticiper d’éventuels écarts entre l’objet architectural « idéalisé » et le projet concret.
Permettre aux concepteurs et aux maîtres d’ouvrages de reprendre le contrôle des images produites.
Asseoir ses choix conceptuels et se distinguer par rapport au flux pictural ambiant.
Remettre le point de vue de l’habitant.e au centre de la démarche.
2 juillet 2020
Merci à Bernard Paule pour son intervention éclairante et éclairée, qui invite à exercer notre regard, à s’éveiller, et à multiplier nos postures, en empathie, et notamment en réhabilitant l’usager.
Il nous a invité.e.s à prendre des risques, en montrant les vrais contrastes et les textures, en réinterrogeant les usages et en vérifiant les points de vue, pour séduire autrement, dans un réel aimable.
Comme il l’a soulevé, une image représente un point de vue, un choix, et il s’agit de garder notre libre arbitre.
Nous souhaitions partager avec vous pour cette dernière bulle immersive avant l’été une réflexion un peu atypique, mais qui met en lumière plus en profondeur qu’il ne peut y paraître dans quelle réalité nous souhaitons évoluer. Une réalité normée ? jouant sur la transparence à outrance ? éthérée ?
Il nous semblait intéressant de se re-questionner sur ces sujets surtout après ces derniers mois où le numérique et le monde virtuel ont été notre quotidien. Et cette réflexion se mène en parallèle du constat qui est fait sur l’émergence de villes mondes parfois qui apparaissent parfois déconnectées de leurs territoires et comme hors contexte, hors sols, et de l’imaginaire qu’elles suscitent (des villes “instagrammables” ou des villes habitables??). Le truchement par une esthétique de la lumière naturelle nous a paru éclairant.
& nous vous proposons de poursuivre ces moments de partage remue-méninges et de positionnement professionnel et personnel sur le monde tel qu’on se le souhaite à la rentrée avec pour commencer trois nouvelles bulles sur :
*Comment juger le potentiel lumineux naturel d’un projet ?
*Mettre en résonance les mots avec lumières et couleurs
*On se retrouve avec des représentation assez homogènes… avec un panel de 2 mots : qui les produit ? les algorithmes ? les moteurs de recherche ? les clics des utilisateurs ?
*Interroger nos représentations collectives
*Garder son libre arbitre
*Et qu’en est- il des réseaux sociaux ?? même constat ??
*L’irruption de l’usage dans les bâtiments modifient la façade dans la réalité (occultants, BSO, éclairages etc.)
*Un vitrage est un obstacle au regard quand on est à l’extérieur
*Est-ce un risque d’apporter du contraste, de la saturation dans les images de concours ?
*On peut assembler des éclairages invraisemblables pour donner une image plausible (représentations religieuses, Panthéon…)
*On est tous des trafiquants d’images
*On n’est pas tout à fait libres par rapport aux images
*Il y a un véritable enjeu à se mettre à la place de l’utilisateur : retrouver de l’empathie
*L’enjeu pour les architectes est d’éviter de déformer la réalité, de reprendre le contrôle par rapport aux créateurs d’images qui produisent des images stéréotypées, pour être plus en empathie avec les usagers
*Reprendre le contrôle par rapport aux agences qui font ces images
*Pour les maîtres d’ouvrage: détecter des incohérences et faire des choix un peu plus éclairés, avec un peu plus d’acuité
*Peut on rapprocher cette tendance du “light-washing” dans les concours au même niveau qu’un “green-washing” ?
*S’il y a beaucoup de baies vitrées : le coût augmente, ce n’est pas idéal en thermique en hiver comme en été… ça pose la question du bien fondé de cette mode architecturale
*Images vraisemblables = images crédibles ?
*Lors de concours, peut-on se passer des images de synthèse, qui ont un côté trompeur comme vous l’avez montré ? et se baser sur d’autres éléments pour choisir ?
→ On peut donner images de références (réelles) ou des dessins, surtout dans les petits projets
*Une image représente un point de vue, un choix
*Conseil Régional à Lyon : la transparence a peut-être été imaginée de nuit ?
*Casquette fixe = sombre au fond des pièces
*Matérialité, transparences et éclairages
*Il s’agit finalement d’images publicitaires, à mettre en perspective avec la communication plutôt qu’avec l’architecture…
*Merci pour cette bulle qui nous aide à nous questionner sur ce que l’image veut donner à lire dans un rendu de concours tout comme les images ou slogans d’une publicité.
*Obligeons plus les architectes à travailler avec des architectes d’intérieur au niveau du concours !
*quels enseignements pour les concepteurs ?
*comment se prononcent les destinataires du projet ? (par rapport aux images de départ, y a-t-il un biais décelé ?)
Vous pourrez retrouver les sujets que nous soulevons durant ce Bulles, dès la rentrée dans le cadre des formations certifiante et labellisées DDQE qui redémarrent :
La formation DDQE est une démarche multi-acteurs, pluridisciplinaire et transversale que nous organisons depuis 2003 dans l’optique de nous préparer à ce fameux monde d’après, en mâtinant les approches écologiques et sociétales, avec nos intervenants
Les Formations en classes virtuelles que nous avons initiées depuis la semaine dernière, en petits groupes et avec des formats d’intervention de ½ journées séquencées, adaptées au distanciel, avant d’avoir le plaisir de se retrouver physiquement à la rentrée !!
(La construction paille, l’humidité dans les parois, le traitement acoustique intérieur, confort d’été & confort, QAI et santé dans les bâtiments performants)
Ainsi que nos formations courtes à partir de la rentrée à Lyon Dijon Strasbourg Paris Caen Nîmes, qui sont extraits, approfondissements ou compléments de nos formations DDQE.
& pour amorcer la rentrée “ensemble et autrement”, un Atelier collaboratif sous forme de Workshop à l’Ecocentre La ferme de Chenèvre dans le Jura, sur le sujet “Réhabilitation performante in situ, de la théorie à la pratique”, début septembre.
Vous pouvez retrouver les dates et lieux des formations dans notre agenda de la Scop les 2 rives, par ici !